La plateforme créée par Housni Mmadi est située dans les locaux de Nidiriki, au nord de la capitale, au premier étage de l’immeuble El-Moubarak, à gauche de l’ancienne cour constitutionnelle.
Opérationnelle depuis quelques mois, la plateforme Nidiriki permet aux Comoriens de trouver le médecin qu’il leur faut en quelques clics ou en passant un simple appel. Fondée par Housni Mmadi, elle réunit une cinquantaine de médecins et quinze infirmiers.
C’est une petite révolution dans le secteur médical aux Comores. Housni Mmadi a créé une plateforme inédite destinée à faciliter les consultations médicales.
Cette plateforme dénommée Nidiriki réunit pas moins de cinquante médecins, toutes spécialités confondues, et quinze infirmiers, disponibles 24 h/24, 7 jours/7, pour répondre aux besoins de santé de la population comorienne.
Chaque médecin a ses dates et heures de consultation. Il suffit de se connecter à la plateforme, de choisir le médecin qu’il vous faut, le jour, la date, l’heure et d’envoyer votre message. La plateforme vous rappelle ou vous envoie un message de confirmation. Pas besoin d’aller dans le cabinet du médecin et d’attendre pendant des heures.
Pour ceux qui ne savent pas utiliser ou n’ont pas accès à Internet et pour les urgences, un numéro vert est également accessible : le 555. Les personnes qui répondent aux appels sont des infirmiers. Ils prennent les rendez-vous mais peuvent aussi conseiller et orienter. Si besoin, ils mettent le patient en relation avec un médecin qui peut l’aider. “Si la personne a besoin d’un spécialiste, on le trouve. Ou on gère les patients à distance. Le plus important est de tout faire pour que la personne dans le besoin soit prise en charge le plus vite possible”, expliquent Antuya Abderemane et Yahaya Abdou, infirmiers, qui répondent au téléphone.
Pour les consultations en urgence, trois salles de consultation sont mises à disposition avec huit médecins permanents.
L’idée de cette plateforme est née du hasard d’une rencontre. “Un jour, mon grand-père est tombé malade. J’avais l’habitude de l’emmener consulter deux médecins. Pas de chance, ce jour-là, tous les deux se trouvaient en dehors du territoire. Le directeur de l’hôpital de Samba, que je connaissais, m’a alors donné le numéro d’un médecin pouvant recevoir mon grand-père. Nous avons commencé à discuter. Je lui disais que ce serait peut être intéressant de regrouper des médecins sur une même plateforme pour qu’ils soient directement accessibles et ainsi aider la population à gérer un cas similaire au mien. Une semaine après, on montait notre plateforme pilote”, raconte Housni Mmadi, le fondateur que nous rencontrons dans les locaux de Nidiriki, au nord de la capitale, au premier étage de l’immeuble El-Moubarak, à gauche de l’ancienne cour constitutionnelle.
Pour concrétiser son projet, il fallait d’abord le soutien des médecins et de l’ordre des médecins comoriens. En novembre 2019, une première réunion est organisée. “Nous avions sélectionné sept médecins inscrits à l’ordre pour leur présenter notre idée”, explique le fondateur. Le projet est bien accueilli. Toutefois, des recommandations sont faites pour affiner l’outil et le rendre beaucoup plus accessible. En janvier 2020, lors d’une deuxième rencontre, les modifications apportées sont validées. En février, la plateforme de santé est approuvée.
Miser sur les compétences locales
Pour sa mise en place, Housni Mmadi a misé sur les compétences locales. Non seulement sur les médecins mais aussi sur les infirmiers et l’équipe technique. Les 15 infirmiers possèdent pas moins de deux ans d’expérience dans des hôpitaux de la place. Ils ont tous suivi une remise à niveau pour être 100 % opérationnels. Dans les locaux de la plateforme, l’équipe technique est à pied d’œuvre. Une équipe de jeunes, tous issus de l’Institut universitaire des technologies de l’Université des Comores. Certains ont déjà leur licence, d’autres sont encore étudiants. Une ambiance bon enfant règne sur place. “C’est grâce à eux si nous avons réussi à créer cette plateforme”, se félicite le directeur.
Housni Mmadi ambitionne de l’étendre au secteur public. Des négociations avec l’hôpital de référence El-Maarouf sont lancées.