Covid-19 : pas de cours à distance mais une boîte aux lettres pour les étudiants

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A l’UDC, Kamardine Youssouf, administrateur réseau et Ben Aboubacar, informaticien, travaillent de concert à la mise en place d’une boîte aux lettres numérique.

Le projet de cours à distance a finalement été jugé impossible à mettre en oeuvre dans l’immédiat. A la place, les responsables de l’université planchent sur une boîte aux lettres, où les enseignants pourront déposer leurs cours et les étudiants les télécharger.

Voilà plus d’un mois maintenant que les étudiants de l’Université de l’Union des Comores (UDC) n’ont plus de cours. Même si l’état comorien ne compte à ce jour aucun cas confirmé de Covid-19, les établissements d’enseignement restent fermés par mesure préventive, l’objectif étant d’empêcher toute propagation du virus dans le pays.

Afin d’éviter une année blanche, le ministre de l’Enseignement supérieur cherche un moyen pour permettre aux étudiants de poursuivre leur formation tout en restant à la maison. Une réunion regroupant les administrateurs, les enseignants et les informaticiens de l’université a eu lieu le jeudi 2 avril au ministère pour réfléchir à une solution.

La proposition d’une plate-forme de cours à distance a été lancée. Une option appuyée par le ministère et par le président de l’UDC, Abdullah Ben Saïd. Ben Aboubacar, informaticien à l’UDC et Kamardine Youssouf, administrateur réseau, ont été chargés de créer l’outil sous 24 heures. Selon eux, le ministère a déjà validé le travail effectué.

Des cours à télécharger

Ben Aboubacar précise d’emblée : “L’Université des Comores n’est pas en mesure de fournir des cours à distance aux étudiants. Sur ce point, nous avons été clairs avec le ministère. C’est un projet à long terme. Pour dispenser des cours, il faut qu’il y ait de l’interaction avec des étudiants. Un projet de cette envergure demande beaucoup de temps et de moyens. »

De quoi s’agit-il alors ? « Nous avons proposé au ministère une sorte de boîte aux lettres numérique où les enseignants déposeront leurs cours et les étudiants viendront les récupérer. L’objectif est de faciliter la rentrée prochaine après la sortie de crise. Concrètement, c’est une sorte d’application. Chaque étudiant aura un identifiant qui lui permettra de télécharger ses cours. »

Selon le directeur de cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur, l’opérateur téléphonique historique Comores télécom a accepté de connecter gratuitement les 14 000 étudiants de l’UDC. Pour Kamardine Youssouf et Ben Aboubacar, « il ne s’agit pas de connecter les étudiants mais plutôt de leur faciliter l’accès, même hors réseau ».

Quid des étudiants sans ordinateur ou smartphone ?

Problème : tous les étudiants ne sont pas connectés ou n’ont pas accès à un ordinateur ou un smartphone. Sur cette difficulté, le directeur de cabinet estime que « ce n’est pas au ministère de prendre en charge les étudiants de l’UDC. C’est à eux de se débrouiller pour avoir accès aux moyens matériels. Tout le monde enseigne à distance aujourd’hui. Est-ce que ce sont les universités qui prennent en charge les étudiants ? »

Le deuxième problème qui peut limiter l’accès est le manque de courant. Là encore, la réponse est claire : « Nous, ministère, pour pallier ce problème, nous avons un groupe électrogène. La question de l’énergie ne nous regarde pas. Tout ce que nous pouvons faire dans l’immédiat est de créer une plate-forme de cours. C’est tout. »

Pour Maoulida Ahamada, président des Coopératives des étudiants, cette boîte aux lettres est une mauvaise idée. « Le moyen le plus accessible à tous les étudiants sont les polycopies des cours. Si aujourd’hui, le ministre veut à tout prix la création d’une plate-forme qui ne sera pas accessible à tous les étudiants, je réitère ce que j’ai déjà dit, nous aurons des problèmes. »

Nasser Ibrahim de Comores Télécom est censé avoir participé à la réunion et être responsable de cette opération. Joint par téléphone, il assure : « Je ne suis pas au courant et je n’ai pas participé à la réunion. De toute façon, s’il y a quelque chose à déclarer, ce sont les voix officielles qui s’en chargeront.”

De son côté, le Syndicat des enseignements supérieurs de l’université des Comores (Sneuc), indique que “nous n’avons pas encore discuté de ce dispositif de boîte aux lettres. Nous avions échangé sur les cours en ligne, que nous avions jugé impossibles. Nous allons nous revoir et examiner la faisabilité de cette nouvelle option”.

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