Au Petit marché, la montagne d’ordures a disparu. Comme à Volo-Volo, les allées sont désormais propres et dégagées. (Crédit : Hayatte Abdou)
Les deux marchés de la capitale ont été nettoyés, désinfectés et réaménagés par l’Armée nationale de développement et la Société civile, pour permettre une meilleure circulation. Cette mesure entre dans le cadre de la prévention contre le Coronavirus. Si les lieux sont désengorgés, les vendeurs, bien que satisfaits du travail effectué, regrettent toutefois l’insuffisance de places à l’ombre.
Ce lundi 30 mars, le Petit marché de Moroni est méconnaissable. La montagne d’ordures a disparu. La benne qui barrait le passage a été déplacée sur le côté. La circulation est fluide. Les taxis et les hommes vont et viennent librement, sans être obligés de contourner les obstacles. Les vendeurs de poissons, qui s’étalent d’habitude sur la route, tiennent leurs stands à l’intérieur du marché.
Les agents de l’AND, l’Armée nationale du développement, et de la Société civile sont passés par là. La veille, dimanche 29 mars, ils ont nettoyé et désinfecté les deux marchés de la capitale, Volo-Volo et Petit marché, dans le cadre des opérations préventives mises en place pour prévenir le coronavirus. Ils ont aussi réagencé les lieux. Pour ce faire, les deux marchés étaient fermés.
Un nouvel agencement
Au-delà de l’opération propreté, la réorganisation des lieux n’est pas pour déplaire aux marchands du Petit marché, qui comprennent très bien l’importance des mesures de prévention. « C’est une très bonne chose qu’on nous mette à l’ombre, à l’intérieur du marché. Nous savons que c’est dangereux de travailler sur la route. Entre les voitures, les hommes, les femmes et les marchandises, les accidents arrivaient très vite. J’avoue que je suis vraiment à l’aise à l’intérieur », explique Abbas Ali Abdallah, satisfait.
Volo-Volo n’a rien à envier au Petit marché. Ici aussi, tout a été balayé, nettoyé et désinfecté. Dans les allées où les gens se bousculent d’ordinaire, on circule ce lundi sans problème. « Nous sommes vraiment très contents. L’Armée nationale et la Société civile ont bien travaillé. Nous sommes dans un endroit propre. C’est un très bon début. Que Dieu les bénisse », confie Darwesh Ahmed, vendeur de légumes.
Les femmes, assises à l’ombre du coté de Meck-Moroni, sont aussi de cet avis. « Oui, ils sont venus. Ils nous ont même aidées à ramasser nos affaires. Hier, ils ont bien astiqué. Vous n’avez qu’à regarder. J’espère qu’ils vont continuer. »
D’autres mesures à venir
Le nettoyage des deux marchés de la capitale a fait son effet. Mais il a aussi permis de constater que les deux lieux manquent de capacités d’accueil. « Nous avons réussi à nettoyer hier. Certains de ces vendeurs sont venus nous aider, explique un agent en uniforme présent ce lundi sur les lieux. Le problème que nous avons rencontré était de les reclasser ce lundi matin. C’était extrêmement difficile. Tout le monde n’a pas eu de place. Certains n’ont pas pu amener toute leur marchandise.” Mais il retient surtout la bonne volonté dont ont fait preuve les commerçants : “Malgré cette insuffisance, ils ont été compréhensifs et ont énormément coopéré. »
Selon le commandant Tafkine, de la Sécurité civile, “l’objectif est de nettoyer les marchés tous les jours“. C’est d’ailleurs à cette fin que depuis mercredi dernier, sur décision du préfet, les marchés doivent plier boutique plus tôt, dès 16 h. “Mais nous devons encore attendre l’établissement d’un planning des agents. Alors, cette semaine, la prochaine opération aura lieu dimanche prochain.”
Ce lundi 30 mars, dans son allocution à la population, le président Azali Assoumani a annoncé que “d’autres mesures concernant les marchés et les commerces seront prises progressivement”.